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Grossesse et vaccinationprint

Vaccination des femmes enceintes : un sujet fort étudié

publié le mercredi 19 septembre 2018

De nombreuses études publiées eau cours des deux dernières années se sont intéressées aux effets de la vaccination des femmes enceintes. Nous vous en présentons très brièvement une sélection.

Vaccinations recommandées pendant la grossesse

Cette liste est basée sur les avis du Conseil supérieur de la santé (CSS) et de l’Institut de Médecine Tropicale (IMT) pour les indications de vaccination en médecine des voyages.

• Coqueluche / tétanos / diphtérie
La vaccination par dTpa (Boostrix®) est recommandée par le CSS entre la 24ème et la 32ème semaine de grossesse, et ce à chaque grossesse, que la femme ait déjà été vaccinée ou non.

• Grippe
Selon l’avis du Conseil supérieur de la santé, toute femme enceinte doit être vaccinée pendant la saison de la grippe (d’octobre à mars).

• Hépatite A
L’IMT conseille la vaccination aux femmes qui n’ont pas d’immunité contre l’hépatite A, pour leur propre protection si elles risquent d’être exposées à la maladie. La vaccination a lieu de préférence à partir du deuxième trimestre de grossesse.

• Hépatite B
Le vaccin contre l’hépatite B est conseillé par l’IMT en raison du risque d’hospitalisation pour une femme enceinte qui séjourne pour une longue durée à l’étranger et des conséquences potentielles pour le foetus en cas d’infection chez la mère.

• Poliomyélite
Les femmes qui n’ont pas reçu de vaccin de rappel et qui planifient un voyage pendant leur grossesse dans une région où cette maladie persiste, devraient recevoir une dose d’IPV (Imovax Polio). Si un vaccin contre la diphtérie et le tétanos est également nécessaire, un vaccin combiné tétanos, diphtérie, coqueluche, polio est aussi une option (Boostrix Polio™).

• Méningocoque C
Ce vaccin peut être administré aux femmes enceintes qui voyagent dans les zones à risque (principalement les pays du Sahel), plus de 4 semaines durant la saison de la méningite (de la fin décembre à la fin juin) ou dans des conditions primitives.

• Fièvre jaune
Le vaccin ne peut en principe pas être administré pendant la grossesse. Lors d’un voyage inévitable dans une zone à haut risque, le vaccin sera néanmoins administré. La réponse immunologique est parfois moins bonne (moins de séroconversion) et la durée de la protection n’est probablement pas permanente.

• Rage
Les femmes enceintes devraient être vaccinées après une morsure suspecte. La vaccination préventive n’est recommandée que si le risque d’exposition est élevé (par exemple, vétérinaires, archéologues ...)

• Fièvre typhoïde
La vaccination est indiquée pour les voyages aventureux dans de mauvaises conditions d’hygiène, ou pour les voyages de plus de 3 semaines dans les pays à haut risque. Le vaccin injectable inactivé (Typherix™ ou TyphimVi™) est utilisé chez les femmes enceintes.

• FSME (Frühsommer Méningo-enzéphalite) et encéphalite japonaise.
Les femmes enceintes qui doivent se rendre dans une zone à haut risque doivent être vaccinées en raison du risque élevé d’infection pour la mère et pour l’enfant.

Vaccins qu’il est préférable de ne pas administrer pendant la grossesse

Les vaccins contenant des virus vivants atténués ou des bactéries ne sont pas administrés par mesure de précaution pendant la grossesse. Ces vaccins sont de préférence administrés un mois avant une grossesse (planifiée). 
Ceci concerne les vaccins suivants :
• Rougeole - Oreillons - Rubéole 

• Fièvre jaune (si indispensable, il sera néanmoins administré). Ce vaccin ne peut pas être administré pendant l’allaitement.

• Vaccin oral contre la fièvre typhoïde (Vivotif). 

• Varicelle.
L’administration accidentelle de ces vaccins pendant la grossesse n’est pas une raison pour envisager l’interruption de grossesse.


Articles de synthèse

• Tant le Lancet Infectious Diseases que le New England Journal of Medicine ont publié des articles de revue et un éditorial sur la vaccination des femmes enceintes.
L’article du New England Journal of Medicine donne un aperçu des études sur la sécurité et l’efficacité de la vaccination pendant la grossesse dans l’objectif de prévenir les infections chez les nouveau-nés qui sont encore trop jeunes pour être vaccinés.
La série d’articles du Lancet Infectious Diseases traite de l’innocuité et de l’efficacité de la vaccination des femmes enceintes contre, entre autres, la grippe, le tétanos et la coqueluche, les streptocoques du groupe B et le VRS. Bien que des études de plus en plus nombreuses appuient ces vaccinations, un certain nombre de questions non résolues demeurent. Un des articles donne un aperçu des questions de recherche prioritaires.

Omer SB. Maternal Immunization. N Engl J Med 2017. 376 (13) : 1256-1267

Edwards KM. Ensuring Vaccine Safety in Pregnant Women. N Engl J Med 2017. 376 (13):1280-1282

Raya BA, Edwards KM et al. Pertussis and influenza immunisation during pregnancy : a landscape review. The Lancet Infectious Diseases 2017. Published online 19 April 2017

Sobanjo-ter Meulen A et al. Global perspectives on maternal immunisation. The Lancet Infectious Diseases 2017. Published online 19 April 2017

Marchant A. et al. Maternal immunisation : collaborating with mother nature. The Lancet Infectious Diseases 2017. Published online 19 April 2017

Heath PT et al. Group B streptococcus and respiratory syncytial virus immunisation during pregnancy : a landscape analysis. The Lancet Infectious Diseases 2017. Published online 19 April 2017

Vojtek I, Dieussaert I, Doherty TM et al. Maternal immunization : where are we now and how to move forward ? Annals of Medicine, 50 (3) : 193-208

Coqueluche

• Une revue systématique de littérature publiée dans Vaccine a examiné l’immunité des nourrissons contre la rougeole, conférée par les anticorps maternels dans les pays où la rougeole a été éliminée pendant trois ans.
La plupart des nourrissons sont immunisés contre la rougeole grâce aux anticorps maternels. Lorsque le virus ne circule plus et que l’immunité est principalement constituée par la vaccination et non plus par l’infection, le taux d’anticorps maternels diminue. Cela conduit à une diminution plus rapide des titres d’anticorps chez les nourrissons. La revue montre qu’un certain nombre d’enfants de 3-4 mois ne sont pas ou peu protégés contre la rougeole.
Voir aussi : Anticorps maternels : Quelle durée de protection ?

Guerra FM, Crowcroft NS, Friedman L et al. Waning of measles maternal antibody in infants in measles elimination settings – A systematic literature review. Vaccine 2018. 36 (10) : 1248-1255
https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2018.01.002

• Une revue systématique de littérature publiée dans Vaccine a examiné l’efficacité des stratégies visant à promouvoir la vaccination des femmes enceintes.
Ce sont 22 études, principalement américaines, qui ont été analysées. Les méthodes les plus efficaces sont : les rappels prénataux, les sages-femmes vaccinatrices et l’information organisée diffusée après des professionnels de la santé et des patient(e)s.

Bisset KA, Paterson P. Strategies for increasing uptake of vaccination in pregnancy in high-income countries : A systematic review. Vaccine. 2018. Available online 13 April 2018.

• Un article d’Expert Reviews of Vaccines a examiné si les données sur l’innocuité et l’efficacité de l’immunisation maternelle contre la coqueluche et la grippe sont pertinentes et peuvent servir de support pour les nouveaux vaccins contre les streptocoques du groupe B et le virus respiratoire syncial en cours de développement.
Les auteurs concluent que davantage de données sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes de protection contre le vaccin anticoquelucheux et pour améliorer l’efficacité du vaccin antigrippal. Il persiste aussi de nombreuses questions sur le phénomène d’interférence entre les anticorps maternels et la réponse vaccinale propre de l’enfant.

Loubet P, Olivia Anselem O en Launay O. Immunization during pregnancy, Expert Review of Vaccines, 2018.

• Dans un article paru dans Vaccine, la chercheuse belge Elke Leuridan (Université d’Anvers) dresse un aperçu pointu de la vaccination contre la coqueluche en Flandre, pendant la grossesse.
Dans de nombreux pays industrialisés, dont la Belgique, il est recommandé de vacciner les femmes enceintes contre la coqueluche afin de protéger le nouveau-né. Cette vaccination est immunogène et efficace et est acceptée tant par les femmes enceintes que le médecin. Un certain nombre de questions restent encore pendantes, telles que le moment optimal de la première dose administrée à l’enfant et le contexte immunologique détaillé du rôle et de la fonction des anticorps maternels.

Leuridan E. Pertussis vaccination in pregnancy : State of the art. Vaccine. 2017. 35 (35 A) : 4453-4456.

• Une étude de cohorte rétrospective publiée dans Vaccine a étudié l’effet de la vaccination contre la coqueluche des femmes enceintes sur le risque d’infections des voies aériennes. Près de 100.000 enfants ont été suivis. Les enfants dont la mère avait été vaccinée, durant la grossesse, contre la coqueluche (avec un vaccin trivalent dTpa), avait un risque réduit de 9% de faire une infection aiguë des voies respiratoires pendant les deux premiers mois de vie, en comparaison des enfants dont la mère n’avait pas été vaccinée durant la grossesse. Lors de vaccinations entre les semaines 27 et 36, ce risque était réduit de 17%. Parmi les 15 enfants qui ont fait une coqueluche, seul un avait eu une mère vaccinée durant la grossesse (premier trimestre). 
Les auteurs concluent que la vaccination contre la coqueluche durant la grossesse est utile, et que c’est toujours le cas lorsque la mère a déjà été antérieurement vaccinée.

Khodr ZG, Bukowinski AT, Gumbs GR et al. Tetanus, diphtheria, and acellular pertussis vaccination during pregnancy and reduced risk of infant acute respiratory infections. Vaccine. 2017. 35 (42) : 5603-5610 . https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2017.08.041

• Le Centre Belge d’Informations Pharmacothérapeutiques a publié les résultats d’études observationnelles sur la vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse. Ces études montrent en effet une baisse de l’incidence de la coqueluche chez le jeune nourrisson et un impact favorable sur la morbidité et la mortalité dues à la coqueluche si la mère a été vaccinée pendant la grossesse. La vaccination de la mère pendant la grossesse est plus efficace que la vaccination de la mère peu de temps après l’accouchement, et elle est également considérée comme étant plus efficace que la vaccination de l’entourage proche (vaccination "cocoon").
Il existe des indices selon lesquels la réponse immunitaire à la propre primovaccination peut être influencée négativement (“blunting”) lorsque la mère a été vaccinée contre la coqueluche pendant la grossesse. La pertinence clinique de cet effet (p.ex. augmentation de la morbidité chez les enfants plus âgés ou les adolescents) doit faire l’objet d’études supplémentaires. En outre, un plus grand nombre de données sur le moment optimal de vaccination pendant la grossesse s’avère aussi nécessaire et, en tenant compte de la recommandation actuelle de vacciner à chaque grossesse, sur la nécessité éventuelle d’un intervalle minimum entre des administrations répétées du vaccin. En effet, l’administration répétée de vaccins contenant la toxine tétanique à des intervalles inférieurs à 5 ans a été associée à une augmentation de l’incidence des réactions locales.

Vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse : mise à jour. Folia Pharmacotherapeutica 2017.

• Une étude de cohorte rétrospective publiée dans Pediatrics a examiné l’efficacité de la vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse. L’étude a analysé les données de près de 150.000 enfants nés entre 2010 et 2015 dans le Kaiser Permanente en Californie du Nord. L’efficacité du vaccin dTpa administré à la mère était de 91,4% au cours des deux premiers mois de la vie, et de 69% au cours de la première année de vie. L’efficacité était de 87,9% chez les enfants avant leur première dose de vaccin, de 81,4% après administration de la première dose de vaccin, de 6,4% après la deuxième dose et de 65,9% après la troisième dose. Les auteurs concluent que la vaccination de la mère est très efficace pendant la grossesse, en particulier au cours des deux premiers mois de la vie, et que les anticorps maternels restent actifs également plus tard.

Baxter R. et al. Effectiveness of Vaccination During Pregnancy to Prevent Infant Pertussis. Pediatrics 2017. 139 (5) : e20164091.

• Une étude d’observation prospective publiée dans Vaccine a examiné les effets secondaires du vaccin contre le tétanos, la diphtérie et la coqueluche administré pendant la grossesse. Parmi les 737 femmes enceintes reprises dans l’étude, 496 patientes (67%) ont rapporté au moins un événement indésirable et 187 patientes (25%) deux ou plusieurs événements indésirables au cours des sept premiers jours après la vaccination. Il s’agissait principalement d’une douleur, d’un gonflement et / ou d’une rougeur au site d’injection. 24 femmes (3%) ont déclaré qu’elles refuseraient la vaccination lors d’une grossesse ultérieure. Les auteurs concluent que, si ces données sont confirmées, un vaccin contre la coqueluche monovalent devrait être utilisé pendant la grossesse.

Perry J et al. Patient reaction to Tdap vaccination in pregnancy. Vaccine 2017. 35 (23) : 3064-3066. https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2017.04.043

• Une étude publiée dans Eurosurveillance traite de l’interférence potentielle des anticorps maternels avec la réponse immunitaire à la primovaccination pour certains antigènes.
Parmi les questions encore pendantes, les auteurs soulignent le moment optimal d’une première dose à l’enfant et le mécanisme immunologique précis du rôle et de la fonction des anticorps maternels.


Bento AI et al. Maternal pertussis immunisation : clinical gains and epidemiological legacy. Euro Surveill. 2017. 22 (15) : pii=30510.
DOI : http://dx.doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2017.22.15.30510

• Une équipe de recherche belge publie dans Vaccine les résultats d’une étude multicentrique sur la couverture vaccinale contre la coqueluche en Flandre, chez la femme enceinte, entre octobre 2014 et mai 2015.
64% des femmes étaient vaccinées contre la coqueluche, généralement par le médecin généraliste (82%). 45% des femmes étaient également vaccinées contre la grippe. Près de 80% des généralistes et des gynécologues recommandaient la vaccination contre la grippe et la coqueluche pendant la grossesse.

Maertens K., Braeckman T, Top G. et al. Maternal pertussis and influenza immunization coverage and attitude of health care workers towards these recommendations in Flanders, Belgium. Vaccine. 2016. 34 (47) : 5785-5791. http://dx.doi.org/10.1016/j.vaccine.2016.09.055.

• Dans une étude publiée dans Vaccine, les chercheurs ont évalué l’effet de la vaccination contre la coqueluche des femmes enceintes, sur le taux d’hospitalisation et la mortalité des cas confirmés de coqueluche.
L’étude a comparé le taux d’hospitalisation et la mortalité dans un hôpital argentin entre décembre 2003 et décembre 2016. En 2012, l’Argentine a introduit la vaccination avec le dTpa pendant la grossesse. Au cours de la période d’étude, il y a eu 1046 cas suspects de coqueluche chez des enfants de moins d’un an, dont 337 (32,2%) ont été confirmés. 308 cas ont été analysés, dont 237 avant l’introduction de la vaccination (2003-2011) et 71 après cette introduction (2013-2016). Par rapport à la période précédant la vaccination, les enfants étaient en moyenne plus âgés (3 versus 9 mois), le taux d’hospitalisation avait diminué (de 86,9% à 67,6%), de même que le taux de mortalité (passant de 14 cas -5,9%- à 0 cas).

Gentile A, del Valle Juarez A, Lucion MV et al. Bordetella pertussis (Bp) disease : Before (2003–2011) and after (2013–2016) maternal immunization strategy in a pediatric hospital. Vaccine 2018. 36 (11) : 1375-1380. https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2018.01.091

• Une étude cas-témoins australienne publiée dans Vaccine a examiné l’efficacité de la vaccination des femmes enceintes avec un vaccin acellulaire (Boostrix™) pour prévenir la coqueluche chez les nourrissons.
L’étude a comparé les données de 117 cas avec 117 contrôles. L’efficacité du vaccin (VE) était relativement faible chez les enfants de moins de 6 mois (39%). Chez les enfants jusqu’à 3 mois, l’efficacité du vaccin était beaucoup plus élevée (69%). L’efficacité du vaccin était très élevée (94%) pour prévenir les infections graves à l’hôpital.

Saul N, Wang K, Bag S et al. Effectiveness of maternal pertussis vaccination in preventing infection and disease in infants : The NSW Public Health Network case-control study. Vaccine 2018. 36 (14) : 1887-1892 . doi.org/10.1016/j.vaccine.2018.02.047

• A peine 22% des futures mamans en Fédération Wallonie-Bruxelles se sont fait vacciner contre la coqueluche en 2016 ... contre 69% en Flandre. Ces chiffres sont communiqués par l’Union Nationale des Mutualités Libres.
Depuis 2013, le Conseil supérieur de la santé recommande la généralisation de la vaccination maternelle contre la coqueluche entre la 24e et 32e semaine de grossesse et ce même si elles ont été antérieurement vaccinées.
Le vaccin contre la coqueluche est gratuit pour les femmes enceintes s’il est commandé par un médecin ou une sage-femme via les plateformes électroniques "e-vax" (Fédération Wallonie-Bruxelles) et "Vaccinnet (Flandre). L’assurance maladie rembourse partiellement le vaccin dans des cas spécifiques (après approbation du médecin-conseil) et l’assurance complémentaire de certaines mutualités intervient dans le remboursement.

Union Nationale des Mutualités Libreshttps://www.mloz.be/fr/content/coqu...

• Une étude américaine publiée dans l’American Journal of Preventive Medicine a étudié l’effet de la vaccination des femmes enceintes avec le vaccin Tdpa sur l’apparition de la coqueluche chez les jeunes enfants au cours des 18 premiers mois de vie.
L’étude a analysé les données de plus de 675 000 grossesses entre 2010-2014. Chez les enfants dont la mère a été vaccinée pendant la grossesse, le nombre de cas de coqueluche a diminué de 46% au cours des 6 premiers mois de vie, le taux d’hospitalisation dû à la coqueluche ayant diminué de 75%. De plus, la réponse vaccinale des enfants de mères vaccinées était similaire à celle des mères non vaccinées. Le meilleur moment pour la vaccination est le troisième trimestre. Aucun effet sur le bébé n’a été trouvé avec une vaccination plus précoce.

Becker-Dreps S, M. Butler AM, J. McGrath LJ et al. Effectiveness of Prenatal Tetanus, Diphtheria, Acellular Pertussis Vaccination in the Prevention of Infant Pertussis. U.S. American Journal of Preventive Medicine. 2018. Online juni 2018

• Une étude belge de cohorte prospective contrôlée, publiée dans Vaccine, confirme que la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche protège réellement les nouveau-nés. Cette étude montre que les titres d’anticorps dans le sang du cordon ombilical sont plus élevés chez les femmes vaccinées. La vaccination pendant la grossesse protège les nouveau-nés pendant la période de susceptibilité pour la coqueluche précédant la primovaccination à l’âge de 8 semaines. Une interférence des titres élevés d’anticorps maternels avec la réponse immunitaire humorale des nourrissons a été trouvée, après primovaccination des nourrissons, pour certains antigènes. Cependant, la signification clinique de ceci n’est pas claire.

Maertens K., Caboré RN, Huygen K, et al.. Pertussis vaccination during pregnancy in Belgium : Results of a prospective controlled cohort study. Vaccine. 2016 ; 34 : 142-150. http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0264410X16308829

• Une étude publiée dans Vaccine a comparé le taux de vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche et la grippe en Flandre.
Parmi les 481 femmes qui ont participé à l’étude, 69,3% ont été vaccinées contre la coqueluche et 47,2% contre la grippe. Chez 65,3% des femmes qui avaient été vaccinées contre la coqueluche et 96,89% de celles qui avaient été vaccinées contre la grippe, la vaccination a été effectuée au moment recommandé.
La multiparité est le seul prédicteur commun pour la non-vaccination contre la grippe et la coqueluche. Les prédicteurs de la non-vaccination contre la coqueluche sont : le revenu familial (< 3000 €) et l’hôpital où l’on accouche (moins de vaccinations pour plus de 800 naissances par an). Les prédicteurs de la non-vaccination contre la grippe sont : l’ethnie et la scolarité de la mère, le suivi d’une grossesse par un gynécologue et l’hôpital où l’on accouche. Les auteurs concluent que le taux de vaccination des femmes enceintes peut être augmenté en se concentrant sur les groupes sous-vaccinés et en réduisant les seuils de vaccination.

Maertens K, Braeckman T, Blaizot S et al. Coverage of recommended vaccines during pregnancy in Flanders, Belgium. Fairly good but can we do better ? Vaccine. 2018. 36 (19) : 2687-2693. https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2018.03.033

• La vaccination prénatale, pendant la grossesse, avec le vaccin dTpa n’augmente pas le risque de trouble du spectre de l’autisme, selon une étude de cohorte rétrospective publiée dans Pediatrics.
L’étude a analysé les données de près de 82.000 enfants nés entre janvier 2011 et décembre 2014 dans 15 hôpitaux en Californie. 26 à 70% des mères de ces enfants avaient été vaccinées pendant la grossesse.
Chez 1,6% des enfants (n = 1.341), le diagnostic de trouble du spectre de l’autisme a été posé. Chez les enfants nés de mères vaccinées, le taux était de 1,5% ; chez les enfants nés de mères non vaccinées, de 1,8%. La moyenne aux États-Unis est de 1,7%. L’incidence était de 3,78 pour 1.000 par an dans le groupe dTpa et de 4,05 pour 1000 dans le groupe non vacciné. 
Les auteurs concluent qu’il n’y a pas de lien entre la vaccination prénatale pat le dTpa et l’autisme.

Becerra-Culqui TA, Getahun D, Vicki Chiu V et al. Prenatal Tetanus, Diphtheria, Acellular Pertussis Vaccination and Autism Spectrum Disorder. Pediatrics. 2018. 142(3):e20180120

Grippe

• Un groupe d’experts de l’OMS a publié dans Vaccine un rapport sur le fardeau de la grippe pendant la grossesse et l’efficacité de la vaccination contre la grippe.
Il conclut que
 Il existe des données insuffisamment fiables sur l’incidence de la grippe chez les femmes enceintes et les enfants de moins de six mois.
 Il existe de fortes preuves que la vaccination contre la grippe pendant la grossesse réduit le nombre d’infections grippales de la mère et de l’enfant.
 Il n’existe toutefois que des données insuffisantes sur l’effet de la vaccination vis-à-vis de la prévention des infections graves. L’impact de la vaccination pendant la grossesse sur le nombre d’évolutions de grossesse défavorables n’a pas été suffisamment démontré. Des études sur ce sujet sont contradictoires ou de qualité insuffisante. 
Les auteurs relèvent aussi que le manque de données scientifiques sur l’incidence de la grippe pendant la grossesse et sur l’efficacité du vaccin contre les complications graves rend difficile une évaluation précise de l’impact de la vaccination pendant la grossesse.

Fell DB, Azziz-Baumgartner E, Baker MG et al. Influenza epidemiology and immunization during pregnancy : Final report of a World Health Organization working group. Vaccine. 35 (43) : 5738-5750. https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2017.08.037

• Une étude publiée dans Vaccine a examiné l’effet d’une vaccination contre la grippe antérieure à la grossesse, sur la réponse immunitaire suite à la vaccination pendant la grossesse. Dans cette étude, les titres d’anticorps ont été mesurés chez 141 femmes enceintes, avant leur vaccination contre la grippe, 30 jours plus tard et après l’accouchement. Parmi ces femmes, 91 avaient été vaccinées l’année précédant la grossesse, et 50 femmes non. Les femmes précédemment vaccinées avaient des titres d’anticorps plus élevés que les femmes non vaccinées avant la grossesse. Cependant, la réponse en anticorps et le taux de séroconversion trente jours après la vaccination pendant la grossesse étaient plus élevés chez les femmes non vaccinées. Au moment de l’accouchement, il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes dans les titres d’anticorps et le transfert d’anticorps vers l’enfant.


Christian LM, Beverly C, Mitchell AM et al. Effects of prior influenza virus vaccination on maternal antibody responses : Implications for achieving protection in the newborns. Vaccine. 2017. 35 (39) : 5283-5290. doi.org/10.1016/j.vaccine.2017.05.050

• Une étude d’observation publiée dans The Journal of Pediatrics a examiné le risque de malformations congénitales graves après la vaccination avec le vaccin grippal inactivé au cours du premier trimestre de la grossesse. L’étude a comparé les données de plus de 52.800 enfants dont les mères ont été vaccinées au cours du premier trimestre de grossesse et de plus de 373.000 enfants dont les mères n’ont pas été vaccinées, à partir de sept sites Vaccine Safety Datalink. Les enfants ont été suivis jusqu’à l’âge de un an. La prévalence des malformations congénitales graves (cardiaques, neurologiques, gastro-intestinales, génito-urinaires, oro-faciales, pulmonaires, ophtalmiques, musculaires...) atteint 1,6 pour cent pour le groupe de mères vaccinées, par rapport à 1,5 pour cent pour le groupe de mères non vaccinées. Les auteurs concluent que la vaccination n’augmente pas le risque d’anomalies graves au cours du premier trimestre.

Kharbanda EO, Vazquez-Benitez G, Romitti PA et al. First Trimester Influenza Vaccination and Risks for Major Structural Birth Defects in Offspring. J Pediatr 2017, 187 (8) : 234-239. DOI : http://dx.doi.org/10.1016/j.jpeds.2017.04.039

• Une étude de cohorte rétrospective australienne publiée dans Vaccine s’intéresse à la sécurité de la vaccination contre la grippe pendant la grossesse. Plus de 7.000 femmes ont été inclues dans l’étude, dont 34% avaient été vaccinées contre la grippe pendant la grossesse. Les chercheurs n’ont pas relevé de risque accru de poids faible ou de prématurité à la naissance, quel que soit le trimestre au cours duquel le vaccin avait été administré.

McHugh L. et al. Birth outcomes for Australian mother-infant pairs who received an influenza vaccine during pregnancy, 2012–2014 : The FluMum study. Vaccine 2017. 35 (10) : 1403-1409. http://dx.doi.org/10.1016/j.vaccine.2017.01.075

• Une étude de cohorte américaine publiée dans JAMA Pediatrics online s’intéresse aux liens possibles entre autisme d’une part, grippe ou vaccination contre la grippe pendant la grossesse d’autre part. Au total, près de 200.000 enfants ont été inclus dans l’étude, dont plus de 3.100 (1,6%) avec un diagnostic d’autisme. 0,7% des mères avaient eu la grippe pendant la grossesse et 23% étaient vaccinées contre la grippe. Aucun lien n’a été constaté entre une grippe contractée pendant la grossesse et un risque accru d’autisme. Après vaccination contre la grippe pendant le 1er semestre de la grossesse, un lien non statistiquement significatif est présent. Les auteurs concluent qu’il n’y a pas de raison de modifier les recommandations actuelles de vaccination, mais que des études complémentaires sur un éventuel lien entre autisme et vaccination contre la grippe pendant la grossesse sont nécessaires. 


Zerbo O. et al. Association Between Influenza Infection and Vaccination During Pregnancy and Risk of Autism Spectrum Disorder. JAMA Pediatr. 2017 ; 171 (1) : e163609.

• Une méta-analyse canadienne publiée dans Vaccine s’intéresse aux possibles complications d’une grippe contractée pendant la grossesse.
Plus de 150 études ont été analysées, dont 96% concernaient le virus influenza pandémique H1N1. Les auteurs constatent un risque accru d’hospitalisations pour grippe parmi les femmes enceintes, en comparaison avec les femmes non enceintes, mais pas d’augmentation de mortalité.

Mertz D. et al. Pregnancy as a risk factor for severe outcomes from influenza virus infection : A systematic review and meta-analysis of observational studies. Vaccine 2017. 35 (4) : 521-528. http://dx.doi.org/10.1016/j.vaccine.2016.12.012

• Une étude randomisée en double aveugle menée en Afrique du Sud et publiée dans JAMA Pediatrics a examiné la sécurité et l’efficacité du vaccin trivalent inactivé contre la grippe pendant la grossesse. Plus de 1.000 enfants dont la mère avait été vaccinée pendant la grossesse ont été suivis, ainsi que plus de 1.000 enfants dont les mères avaient reçu un placebo.
L’efficacité du vaccin contre la grippe confirmée par PCR était de ±85% chez les enfants jusqu’à 8 semaines et diminuait à ±25% chez les enfants entre 8 et 16 semaines et à ±30% entre 16 et 24 semaines. Les auteurs concluent que la vaccination antigrippale pendant la grossesse offre une protection limitée dans le temps, en raison de la diminution de la présence d’anticorps.

Nunes M, Cutland C, Jones S et al. Duration of Infant Protection Against Influenza Illness Conferred by Maternal Immunization. Secondary Analysis of a Randomized Clinical Trial. JAMA Pediatr. 2016 ;170(9):840-847.

Pediatrics a publié une étude sur l’effet de la vaccination contre la grippe pendant la grossesse. L’étude a inclus 240.000 enfants et plus de 240.000 femmes, dont près de 10% ont été vaccinées pendant la grossesse. Les enfants de femmes vaccinées ont un risque plus faible de grippe (moins 70%) et d’hospitalisation (moins 81%) au cours des six premiers mois de la vie.

Shakib J, Korgenski K, Presson A et al. Influenza in Infants Born to Women Vaccinated During Pregnancy. Pediatrics. 2016 ; online May 2, 2016.

• Une étude de cohorte rétrospective, publiée dans Clin Infect Dis et portant sur plus de 50.000 naissances, comparent le nombre d’enfants mort-nés d’une part chez des femmes vaccinées contre la grippe avec le vaccin trivalent inactivé pendant la grossesse, d’autre part chez des femmes non vaccinées.
Les résultats montrent que le risque d’un enfant mort-né était plus faible chez les femmes vaccinées que chez les femmes non vaccinées. Ces données confirment que le vaccin est sûr et a un effet protecteur.

Regan A, Moore H, de Klerk N et al. Seasonal Trivalent Influenza Vaccination During Pregnancy and the Incidence of Stillbirth : Population-Based Retrospective Cohort Study. Clin Infect Dis. 2016. 62 (10) : 1221-1227. doi : 10.1093/cid/ciw082.

• Un article publié dans Vaccine a examiné les informations figurant sur la notice des vaccins contre la grippe concernant la grossesse et l’allaitement. Cette information ne correspond pas aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé pour vacciner les femmes enceintes et les femmes allaitantes contre la grippe. Cela peut amener les femmes à hésiter ou à refuser de se faire vacciner.

Proveaux T, Lambach P, Ortiz J et al. Review of prescribing information for influenza vaccines for pregnant and lactating women. Vaccine. 2016. 34 (45) : 5406-5409
http://dx.doi.org/10.1016/j.vaccine.2016.08.042.

• Une étude publiée dans Vaccine a examiné les changements dans la réponse sérologique après vaccination contre la grippe saisonnière pendant la grossesse.
Du sérum a été prélevé chez 71 femmes enceintes et 67 femmes non enceintes, avant et après la vaccination, durant l’hiver 2011-2012 et 2012-2013. Les GMT’s post-vaccinales pour trois antigènes (titres anti-H1N1 IgG1, IgG2 et IgG3) étaient significativement plus faibles chez les femmes enceintes après 28 jours. Au plus tardivement le vaccin a été administré pendant la grossesse, au plus la réponse vaccinale est faible. Les titres ont également diminué pendant la grossesse. Cela a été le plus notable pour l’anticorps anti-H1N1 IgG1, avec des titres chutant d’environ 7 pour cent par semaine.

Schlaudecker EP, Ambroggio L, McNeal MM et al. Declining responsiveness to influenza vaccination with progression of human pregnancy. Vaccine. 2018. Online 22 juni 2018.
https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2018.05.117

• La vaccination avec un vaccin antigrippal trivalent inactivé pendant la grossesse réduit les infections par la coqueluche. Ceci ressort d’une étude menée en Afrique du Sud et publiée dans le New England Journal of Medicine.
L’étude randomisée en double aveugle a analysé la présence de Bordetella pertussis chez des femmes sud-africaines enceintes (1062) ou non (1054), vaccinées contre la grippe. B. pertussis a été détecté dans la gorge de 11 des 635 femmes vaccinées et dans 26 des 652 sujets non vaccinés (risque relatif de 0,4 ; p = 0,012).

Nunes MC, Cutland CL & Madhi SA. Influenza Vaccination during Pregnancy and Protection against Pertussis. N Engl J Med 2018. 378 (13):1257-1258

Interférence avec la primovaccination des bébés

Le JAMA Pediatrics a publié une méta-analyse d’études cliniques sur l’interférence possible des anticorps maternels sur la vaccination des nourrissons à un âge précoce.
L’étude analyse les données de plus de 7600 enfants en bas âge (âge médian 9 semaines), issues de 32 études dans 17 pays. Les anticorps maternels inhibaient la réponse immunitaire après une primo-vaccination pour 20 des 21 antigènes spécifiques étudiés. L’effet le plus marquant a été observé après la primo-vaccination avec le vaccin contre la polio inactivé, suivi par la coqueluche, la diphtérie et le tétanos. L’influence des anticorps maternels est encore perceptible à l’âge de 12-24 mois, après administration d’une dose de rappel du vaccin anticoquelucheux acellulaire et du vaccin contre la polio inactivé. Les enfants qui ont reçu leur première vaccination à un âge plus avancé, avaient une meilleure réponse immunitaire pour 18 des 21 antigènes.


Voysey M, Kelly D. et al. The Influence of Maternally Derived Antibody and Infant Age at Vaccination on Infant Vaccine Responses An Individual Participant Meta-analysis. JAMA Pediatr 2017. 171 (7) : 637-646. doi:10.1001/jamapediatrics.2017.0638

Sécurité

Vaccine a publié un numéro spécial sur la sécurité de la vaccination pendant la grossesse.
Il s’agit des premiers résultats du projet GAIA (Global Alignment of Immunization Safety Assessment) avec des recommandations pour un meilleur suivi des effets secondaires possibles et des complications des vaccinations pendant la grossesse pour la mère et l’enfant.

Bauwens J., Bonhoeffer J. & Chan R.T. Harmonising Immunisation Safety Assessment in Pregnacy. Vaccine. 2016 ; 34 (49) : 5991-6110

• Une étude de cohorte prospective publiée dans Vaccine et incluant plus de 4.300 femmes étudie la sécurité des vaccins contre la coqueluche et la grippe pendant la grossesse. Environ une femme sur dix a rapporté des effets secondaires anodins (habituellement une réaction locale). Selon les auteurs, cette étude confirme que la vaccination, pendant la grossesse, contre la grippe (avec le vaccin inactivé) et contre la coqueluche (avec le dTpa) est sûre.

Reagan L. Tracey C. Blythe et al. A prospective cohort study assessing the reactogenicity of pertussis and influenza vaccines administered during pregnancy. Vaccine. 2016 ; 34 (20) : 2299-2304.

• Selon une étude cas-contrôle rétrospective danoise publiée dans le New England Journal of Medicine, la vaccination accidentelle contre l’HPV en début de grossesse n’augmente pas le risque de complications maternelles ou foetales. L’étude compare les données de 1800 grossesses de femmes qui avaient reçu le vaccin quadrivalent contre l’HPV en début de grossesse, avec celles de 7000 grossesses de femmes non vaccinées durant la grossesse. Les auteurs n’ont constaté aucune différence en terme de poids de naissance, de fausses couches, d’accouchements prématurés et de complications à la naissance.

Scheller NM et al. Quadrivalent HPV Vaccination and the Risk of Adverse Pregnancy Outcomes. N Engl J Med 2017. 376 (13) : 1223-1233. DOI : 10.1056/NEJMoa1612296


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