FR | NL
Accueil | A propos de Vax Info | Liens | Contact

Hépatite Aprint

Conseil Supérieur de la Santé (CSS) : Hépatite A

publié le mercredi 3 septembre 2014

Durant l’année 2013, le Conseil supérieur de la santé (CSS) a actualisé de nombreuses fiches de vaccination, dont celle consacrée à l’hépatite A. C’est l’occasion pour Vax Info de revenir sur cette maladie et sa prévention par vaccination.

Vous pouvez télécharger cette fiche ici.

L’hépatite A est une infection du foie très contagieuse causée par un picornavirus qui, naturellement, se multiplie uniquement dans les hépatocytes humains. Il est excrété via les voies biliaires dans les selles, qui constituent le seul réservoir significatif sur le plan épidémiologique.
L’infection par le virus de l’hépatite A survient lorsqu’un individu non immunisé ingère de la nourriture ou de l’eau contaminées ou est en contact avec les selles d’une personne malade. Rarement, la maladie est transmise par voie iatrogène. La transmission du virus est facilitée en présence de mauvaises conditions sanitaires et d’hygiène (absence de systèmes d’évacuation des eaux usées, d’accès à l’eau potable, etc).

Dans des environnements à haute endémie, l’exposition au virus est inévitable et se produit dans la plupart des cas avant que les enfants atteignent l’âge de 5 ans ; l’infection est alors généralement asymptomatique et une immunité à vie est acquise vis-à-vis de la maladie et des réinfections.

Dans les pays, comme la Belgique, bénéficiant de très bonnes infrastructures sanitaires et conditions d’hygiène, l’endémicité est basse à très basse. Elle a été estimée entre 1982 et 1984 à 72/100.000 habitants par an et entre 1991 et 1992 à 23/100.000 (estimation par le réseau de médecins vigies). La prévalence des anticorps anti-hépatite A dans la population adulte de plus de 50 ans (naissance avant 1959) a été estimée en 2002 à plus de 50 % (données de séroprévalence).
Actuellement, la transmission au sein de la population belge est liée principalement au contact direct ou indirect avec une personne infectée, plutôt qu’à une consommation d’eau ou d’aliments contaminés. Un voyage professionnel ou de loisirs vers une zone à haute endémie constitue une autre voie possible de contamination.
L’exposition éventuelle au virus est dès lors souvent reportée au-delà de l’âge de 5 ans et plus de la moitié des sujets infectés développent une maladie symptomatique. Cette proportion augmente jusqu’à 80-90 % pour les adolescents et les adultes infectés.
L’incubation a une durée comprise entre 15 et 50 jours (en moyenne ± 30 jours). Une personne infectée est déjà contagieuse avant l’apparition de l’ictère (15 à 30 jours avant) et le reste jusqu’à la disparition des symptômes.

Les symptômes

Les plus importants sont la fièvre, les nausées, la fatigue et la perte d’appétit. Ensuite, après quelques jours, apparaissent les signes cliniques classiques que sont la jaunisse, les urines sombres et, parfois, les selles décolorées.
La phase aiguë de la maladie dure environ 2 à 3 semaines, mais la convalescence peut prendre plusieurs mois. L’évolution de l’infection peut être plus longue, avec une possibilité de rechute après quelques semaines ou quelques mois (10 % des cas). Dans 1 % des cas -ce risque s’élève à environ 2 % au-delà de l’âge de 40 ans-, l’hépatite A peut prendre une forme fulminante accompagnée de décompensation hépatique aiguë et d’un taux de létalité important. L’infection à hépatite A ne passe jamais à chronicité.

La vaccination

La protection conférée par les vaccins inactivés contre l’hépatite A repose sur la production d’anticorps neutralisants. L’efficacité protectrice du vaccin inactivé contre l’hépatite A a été démontrée dans deux études randomisées en double aveugle.
Le vaccin monovalent contre l’hépatite A doit être administré en intramusculaire dans le muscle deltoïde. Le schéma classique comporte deux injections, avec un intervalle de 6 à 12 mois. La notice précise qu’après deux doses, la durée de la protection est estimée à 10 ans au minimum mais des études scientifiques démontrent que celle-ci dure au moins 25 ans, voire à vie. La première dose confère une protection de pratiquement 100 % pendant un an. Mais deux doses sont indispensables pour assurer une protection de longue durée.

Le CSS recommande la vaccination aux personnes suivantes :
 Les voyageurs vers les zones endémiques.
 Les hommes homosexuels et bisexuels.
 Les candidats à une transplantation hépatique.
 Les patients atteints de pathologies chroniques du foie (dont les patients atteints d’hépatite B & C).
 Les hémophiles.
 Les personnes en contact avec un patient atteint d’hépatite A.
 Le personnel et les résidents d’institutions pour handicapés mentaux.
 Les enfants et les adolescents d’émigrants qui retournent dans leur pays d’origine.
 Les personnes qui sont actives dans la chaîne alimentaire.
 Les personnes en contact étroit avec un enfant récemment adopté qui provient d’un pays à haute prévalence d’hépatite A. La première dose doit être administrée de préférence deux semaines avant l’arrivée de l’enfant adopté.

La réalisation d’une sérologie VHA avant la vaccination est une pratique raisonnable
 pour les personnes âgées de plus de 60 ans ;
 pour les personnes qui ont passé plus d’un an sous les tropiques ou dans les régions subtropicales ;
 pour les personnes qui ont des antécédents de jaunisse.
La présence d’anticorps VHA après une infection signale une immunité à vie et rend la vaccination superflue.

Une réglementation spécifique existe dans le cadre du Fonds des maladies professionnelles, pour le remboursement du vaccin contre l’hépatite A (parfois sous la forme d’un vaccin combiné hépatite A et hépatite B) pour certaines catégories de travailleurs. http:// www.fmp-fbz.fgov.be/web/content.php?lang=fr&target=citizen#/prevention-vaccines.

La prophylaxie post-exposition

Les immunoglobulines contre l’hépatite A n’étant plus disponibles en Belgique, la prophylaxie recommandée en post exposition repose sur l’administration du vaccin contre l’hépatite A. Celui-ci protège encore s’il est administré dans la semaine qui suit l’exposition.

En présence d’une personne infectée, les mesures classiques d’hygiène restent recommandées, mais sont insuffisantes. En effet, le virus est très résistant à l’inactivation physico-chimique. Pour être détruit, il doit être soumis à une température de 85°c pendant au moins une minute. Il peut survivre plusieurs semaines dans l’environnement, même dans de mauvaises conditions : selles desséchées, eau de mer (où il est concentré dans les coquillages), etc.


Abonnez-vous à la newsletter