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Adjuvants : Sécurité du squalène

publié le mercredi 1er décembre 2010

Durant l’année 2009, des controverses ont éclaté sur la présence d’adjuvants dans certains vaccins contre la grippe pandémique A(H1N1) 2009, et plus particulièrement quant à leur profil de sécurité. Bien que les vaccins contre la grippe commercialisés en 2010 ne comportent pas d’adjuvants, il est utile de revenir sur cette controverse afin d’éviter des malentendus.

Pourquoi les vaccins contre la grippe de cette année ne comporte-t-il pas d’adjuvants ?
Deux raisons sont évoquées.
Les producteurs de vaccins ont disposé, contrairement à l’année dernière, de suffisamment d’antigènes et de temps pour la fabrication des vaccins.
Une autre raison importante est qu’il n’y a pas actuellement suffisamment d’études montrant la sécurité et l’efficacité de vaccins trivalents adjuvantés. Le vaccin pandémique utilisé l’année dernière était, rappelons-le, un vaccin monovalent.

Les adjuvants

Les adjuvants sont des substances qui sont ajoutées depuis déjà longtemps, de manière très sûre, aux vaccins pour améliorer la réponse immunitaire aux antigènes vaccinaux. Les adjuvants les plus connus et les plus utilisés sont les sels d’aluminium (Al(OH)3 et Al3(PO4)2). Les sels d’aluminium n’améliorant pas la réponse immunitaire aux vaccins contre la grippe saisonnière, ces vaccins ne contiennent habituellement pas d’adjuvants, mais bien une quantité élevée d’antigènes. Un vaccin contre la grippe saisonnière contient 15 µg d’hémagglutinine de chacune des trois souches qui le composent : A(H1N1), A(H3N2) et B. La production d’une dose de vaccin contre la grippe saisonnière nécessite un œuf de poule.
L’offre d’œufs de poule embryonnés limite la production annuelle de vaccins contre la grippe à environ 600 millions de doses pour la planète. Pour cette raison, on développe pour les prochaines années des méthodes alternatives pour cultiver le virus de la grippe (culture sur cellules) et des techniques pour utiliser une moindre quantité d’antigènes tout en éveillant une réponse immunitaire protectrice.

La plupart des vaccins contre la grippe pandémique utilisés l’année dernière contenaient un adjuvant de type émulsion huile/eau (h/e). Ces vaccins semblaient non seulement induire une réponse immunitare accrue (taux d’anti-corps accru), mais aussi améliorer la qualité des anticorps produits. Les expérimentations in vitro et in vivo montraient que les vaccins adjuvantés h/e induisaient plus de protections croisées que les vaccins non adjuvantés. Cette caractéristique est particulièrement importante quand la souche sélectionnée pour le vaccin diffère des virus circulants.

Les adjuvants h/e contiennent du squalène en phase huileuse, un précurseur de la synthèse du cholestérol. On le trouve dans les huiles végétales et les huiles extraites du foie de poissons. Le sérum humain contient des quantités de squalène variant en fonction des apports alimen-taires et du régime. Le produit qui est utilisé dans la production de vaccins provient de foies de requins. Les émulsions h/e permettent une libération plus lente de l’antigène et en conséquence une interaction plus longue entre l’antigène et le système immunitaire. Elles améliorent la fonction des cellules de présen-tation de l’antigène, ce qui permet aux lymphocytes T-helper d’offrir un meilleur soutien aux cellules B productrices d’anticorps. Certains vaccins contiennent outre le squalène un deuxième produit huileux, en l’occurrence du DL-α-tocophérol (vitamine E) qui améliore également la qualité de la réponse immunitaire.

Sécurité

Le suivi assuré par l’European Medecines Agency (EMA) montre que le nombre d’effets indésirables enregistrés avec les vaccins monovalents pandémiques qui comportaient un adjuvant est similaire à celui rencontré avec les vaccins traditionnels trivalents contre la grippe saisonnière. En 2010, l’EMA a publié un avis stipulant que les adjuvants peuvent non seulement être utilisés dans des circonstances exceptionnelles comme une pandémie, mais aussi à l’avenir dans les vaccins habituels. Actuellement, il n’y a cependant pas encore de vaccin contre la grippe trivalent adjuvanté sur le marché. L’EMA base sa recommandation sur les résultats des études cliniques et non cliniques et sur les données de surveillance recueillies depuis la commercialisation de ces vaccins, et sur le fait que depuis septembre 2009, plus de 40 millions de doses de vaccin monovalent contre la grippe pandémique ont été administrées.
Pour plus d’informations :
www.ema.europa.eu/influenza/updates.html
http://www.ema.europa.eu/docs/en_GB/document_library/Report/2010/08/WC500095870.pdf


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