En parallèle avec le matériel d’information classique comme les affiches, les folders, une présentation pédagogique et des propositions d’articles pour le journal du personnel, un guide “Stappenplan om de griepvaccinatiegraad bij personeel in gezondheidsinstellingen te verhogen” est également disponible. L’objectif est d’améliorer la couverture vaccinale du personnel, en soutenant les institutions dans une approche plus méthodique.
Jusqu’à présent, il n’y avait jamais eu d’évaluation de la vaccination contre la grippe chez le personnel de santé dans les institutions. C’est la raison pour laquelle la Cellule de soutien aux Logo’s a organisé durant l’été 2007 une enquête téléphonique sur la vaccination contre la grippe pendant l’hiver 2006-2007, auprès d’un échantillon représentatif d’institutions flamandes. Au total, 254 des 745 maisons de repos (MR) et mai-sons de repos et de soins (MRS) et 67 des 78 hôpitaux (généraux, spécialisés et universitaires) ont été interrogés.

Couverture vaccinale

Les enquêtes locales en Flandre, menées au cours des dernières années, montraient que la couverture vaccinale des professionnels de santé variait fortement d’une institution à l’autre, ainsi que selon le secteur (de 12% à 60%). En moyenne, la couverture vaccinale était estimée à 31% au maximum. Selon notre dernière étude, on atteignait en 2006 une couverture moyenne de 43,4% dans les MR et MRS (variation entre 0 et 100%) et de 36,3% dans les hôpitaux (variation de 14 à 80%). On estime ainsi la couverture moyenne totale à 37,7%.
Même sans aucun appui financier des autorités, 97% des directions soutiennent la vaccination de leur personnel. Nous pouvons dire avec certitude qu’il n’est plus nécessaire de sensibiliser les directions des hôpitaux et des MR et MRS à offrir la vaccination contre la grippe à leur personnel. En effet, près de 91% connaissaient les recommandations du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) ; 95% offraient la vaccination contre la grippe en 2006 et 97% avaient l’intention de le faire en 2007. On peut donc dire que l’offre de vaccination au personnel est devenue une habitude bien implantée.
La motivation des directions repose principalement sur leur préoccupation vis-à-vis de la qualité des soins et moins sur une recherche de protection vis-à-vis de l’absentéisme du personnel. Par la vaccination du personnel, 80% des directions veulent prévenir la transmission de la grippe à leurs résidents ou patients ; 40% le font aussi pour protéger le personnel lui-même et 33% pour limiter l’absentéisme pendant une épidémie de grippe.

Qui vaccine ?

Le service interne ou externe de médecine du travail est le canal le plus utilisé pour offrir la vaccination contre la grippe. Dans les MR et MRS, cette tâche est parfois partiellement ou entièrement prise en charge par le médecin coordinateur, en moindre mesure par les médecins traitants des membres du personnel ou un autre médecin de famille qui fréquente l’institution. Dans les hôpitaux, c’est principalement le médecin du travail qui en est le responsable, parfois avec la contribution du médecin hygiéniste de l’institution. Le médecin du travail attaché à l’institution ou du SEPPT (Service externe pour la prévention et la protection du travail) est le plus souvent au centre de l’organisation de la vaccination du personnel. Il n’est pas toujours évident d’identifier qui porte la responsabilité formelle dans l’établissement : le médecin du travail ou un autre membre du personnel.

Information

L’information du personnel consiste généralement en un avis unique sur la possibilité d’être vacciné contre la grippe. Dans la moitié des institutions, ceci se limite à un avis impersonnel aux valves. Dans l’autre moitié des cas, une lettre personnelle est adressée par la direction ou le service du personnel, ce qui renforce le caractère officiel. On utilise aussi des notes de service, l’intranet, l’information, au cours d’une réunion du personnel, par la direction ou le responsable direct, ou une combinaison de ces méthodes. Une institution mentionne la vaccination contre la grippe dans son règlement de travail, ce qui traduit clairement la position institutionnelle en la matière. L’incitation liée à l’offre augmente avec le caractère officiel.
Dans la moitié des institutions qui communiquent uniquement au moyen de valves, le caractère officiel de la recommandation de vaccination du personnel de santé pourrait être renforcé par quelques mesures simples.
Pour informer le personnel, 258 des 322 institutions utilisent un moyen de communication, 56 usent de deux moyens, 7 de trois et 1 de quatre. La chance que les membres du personnel retiennent l’avis sur l’offre de vaccination parmi le flot d’informations quotidiennes, s’accroît avec le nombre et la diversité des canaux de communication utilisés. Le recours à une communication répétée et diversifiée peut amener un accroissement de la couverture vaccinale.
La promotion de la vaccination contre la grippe se limite la plupart du temps à une annonce. Ceci signifie que l’on part de la supposition que le personnel de santé est convaincu du sens et de l’utilité de la vaccination contre la grippe. Cet a priori est infondé. Les mêmes perceptions erronées vis-à-vis de la grippe et de la vaccination existent chez les professionnels de la santé et parmi le public. La formation continue est donc nécessaire, mais est trop peu proposée. Onze institutions ont publié un article éducatif dans le journal destiné au personnel. A peine 4 institutions ont organisé une réunion d’information.

Organisation

L’organisation de l’administration du vaccin variait également fortement. Généralement, la vaccination était proposée une fois, en un lieu et à un moment donnés. Nonante institutions (25%) organisaient des possibilités de vaccination étalées sur un ou plusieurs jours. Trente le proposaient à chaque changement d’équipe (principalement dans les MR) et 22 dans chaque service (principalement dans les hôpitaux). La probabilité de recevoir la vaccination contre la grippe augmente au fur et à mesure que s’accroît son accessibilité. On peut difficilement attendre que le personnel se déplace pour une vaccination dans son milieu de travail, en dehors des heures normales de travail. Une offre sur mesure demande, dans des grandes institutions comme des hôpitaux, de la créativité pour l’organisation et la mobilisation du personnel, et des moyens.
Parmi les 296 institutions, 294 offraient le vaccin et la vaccination gratuitement. Le coût n’est donc généralement pas un obstacle à la vaccination. Dans 25 maisons de repos, le membre du personnel doit dans un premier temps payer son pharmacien et son médecin, avant d’être remboursé de ces frais.
Etonnamment, toutes les institutions n’enregistrent pas de manière adéquate les vaccinations contre la grippe de leur personnel. Seules 69% des MR et MRS peuvent fournir des données, contre 84% des hôpitaux. Le meilleur score des hôpitaux s’explique par le développement administratif plus poussé des hôpitaux dès qu’ils atteignent une taille moyenne. L’enregistrement des données est effectué par chacun selon ses propres visions et capacités. Un système uniforme n’existe pas, ce qui empêche de distinguer quelles catégories de personnel sont vaccinées. Un bon enregistrement pourrait être un levier pour améliorer la couverture vaccinale, puisqu’il constitue un premier pas vers une amélioration de la qualité.

Nécessité d’une approche plus systématique

L’empressement des institutions de soins à offrir la vaccination contre la grippe gratuitement à leur personnel de santé, sans obligation ou soutien des autorités, souligne la crédibilité du CSS et de ses avis. La motivation des directions pour le faire illustre le souci de la qualité des soins. Cependant, la couverture vaccinale reste en dessous du niveau attendu. Notre enquête confirme la thèse selon laquelle le taux de vaccination s’accroît d’année en année, mais une couverture optimale n’est certainement pas encore atteinte. Une explication importante réside dans le fait que les représentations et réserves, vis-à-vis de la vaccination contre la grippe, des professionnels de santé ne sont pas différentes de celles existantes parmi la population. D’autres raisons sont le manque de réglementation claire, qui fait perdre le caractère officiel à la mesure, et le manque d’approches organisées systématiques en matière de campagne de promotion et de vaccination. Nous constatons en effet que peu d’institutions planifient leur campagne et font usage d’une diversité de modes de communication et d’administration du vaccin. Pour majorer dans le futur la couverture vaccinale des professionnels de la santé, la plateforme grippe doit pousser les autorités flamandes à traduire les avis du CSS en politique claire. Cette politique devrait créer les possibilités pour les institutions de soins d’offrir plus systématiquement la vaccination contre la grippe.