FR | NL
Accueil | A propos de Vax Info | Liens | Contact

Rotavirusprint

Analyse coût/efficacité

publié le samedi 1er décembre 2007

Sous la direction du professeur Philippe Beutels, économiste de la santé au Centre d’évaluation des vaccinations (Université d’Anvers), le KCE a réalisé une analyse du coût et de l’efficacité d’un programme organisé de vaccination contre le rotavirus. Le rapport conclut que le gain de santé d’une vaccination généralisée des nourrissons est plutôt limité au regard du coût non négligeable pour la communauté. Mais le coût d’un programme organisé de vaccination est inférieur aux coûts de la situation actuelle, où les vaccins sont remboursés après prescription individuelle et administrés à grande échelle.
Le symptôme le plus important des infections à rotavirus est la diarrhée. Celle-ci peut conduire à une déshydratation, rendant parfois nécessaire une hospitalisation de quelques jours. La vaccination sauverait surtout la vie d’enfants dans les pays en développement. En Belgique, des enfants en bonne santé ne décèdent qu’exceptionnellement, ou jamais, des suites d’une diarrhée à rotavirus. Le vaccin oral est administré à des nourrissons de moins de 6 mois (en 2 ou 3 doses, selon le vaccin, avec la première dose à 2 mois). Le vaccin est déjà remboursé par l’INAMI sur prescription, comme un médicament classique, mais n’est pas repris dans les programmes de vaccination cofinancés par les Communautés.
Les chercheurs ont calculé, pour tous les nourrissons en Belgique, le coût de la vaccination, la diminution des hospitalisations et consultations et le gain en qualité de vie pour l’enfant et les parents. Le gain de santé et les coûts de traitement épargnés apparaissent plutôt limités au regard du prix élevé de la vaccination, si bien que le rapport coût/efficacité ne peut être qualifié de réellement attractif, surtout en le comparant à la plupart des autres programmes de vaccination. Ce rapport s’établit pour chacun des deux vaccins respectivement à 50.000 € (Rotarix™) et à 68.000 € (RotaTeq™) par année de vie en bonne santé gagnée. En comparaison, une étude menée l’année dernière par la même équipe de recherche établissait le coût pour le vaccin contre le pneumocoque (le dernier ajout au programme de vaccination des Communautés) à environ 10.000 € par année de vie en bonne santé gagnée. Actuellement, le nombre de doses délivrées en pharmacie après prescription par un médecin, si elles sont toutes administrées, permet d’estimer que 85 à 90% des nourrissons seraient vaccinés contre le rotavirus. Du prix approximatif de 155 € par enfant, l’INAMI prend en charge actuellement 134 à 140 €. Dans un scénario de vaccination généralisée, les Autorités peuvent négocier, le plus souvent, une remise significative sur le prix du vaccin, grâce à la grande quantité de vaccins achetés. Dans cette hypothèse, le coût par administration d’un vaccin est, pour les Autorités, bien inférieur que dans la situation actuelle, alors que généralement, plus d’enfants sont vaccinés (ce qui contribue à l’efficacité et à l’équité du programme). Néanmoins, quelle que soit l’hypothèse, la vaccination contre le rotavirus reste un programme de santé présentant un rapport coût/efficacité moins favorable que d’autres interventions préventives.

P. Geerts

Pour la pratique

Le Conseil Supérieur de la Santé recommande la vaccination des nourrissons dès l’âge de deux mois. Pour ces deux vaccins, le remboursement est accordé, sans autorisation préalable du médecin-conseil, pour autant que le médecin traitant ait indiqué sur l’ordonnance la mention " 1ère dose" ou " 2ème dose" (ou " 3ème dose ") ; le pharmacien applique le tiers payant, pour autant qu’il ait contrôlé que le bénéficiaire a moins de 6 mois.

Source :
Bilcke J, Beutels P, De Smet F, Hanquet G, Van Ranst M, Van Damme P. Cost-effectiveness analysis of rotavirus vaccination of Belgian infants. Health Technology Assessment (HTA)
Brussels : Belgian Health Care Knowledge Centre (KCE) ; 2007. KCE reports 54C, téléchargeable sur www.kce.fgov.be/index_fr.aspx ?ID=0&SGREF=8945&CREF=9394
L’étude a été menée sur commande du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) et cofinancée par “Simid”, un projet de recherche fondamentale soutenu par l’ Instituut voor Innovatie door Wetenschap en Technologie in Vlaanderen (IWT)


Abonnez-vous à la newsletter