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Diversprint

Pas de vaccin antivariolique sans variole

publié le mercredi 1er janvier 2003

Le titre de cet éditorial exprime la position des autorités et des conseils scientifiques de santé en Belgique, aux Pays-Bas et au G-D de Luxembourg, en début 2003.
La différence la plus importante avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni réside dans le fait que personne, au sein des services de secours, ne sera vacciné avant qu’un cas démontré de variole ne soit détecté quelque part au monde. Les plans d’urgence sont prêts. La Belgique a mis en réserve un million de doses de vaccins en 2002, ce qui est comparable à l’approvi- sionnement de certains des pays voisins. Le G-D de Luxembourg dispose d’ autant de doses que d’ habitants, tout comme les Pays-Bas. En s’ appuyant sur l’ expérience, encore valable, acquise au temps de la variole, on sait qu’on peut utiliser le vaccin dilué, tout en maintenant son efficacité, si bien que le nombre de doses disponibles en Belgique devrait être suffisant.

La variole a causé durant des siècles 10% de la mortalité totale ; 30% des personnes touchées en mourraient, et de nombreux survivants étaient aveugles ou défigurés. En 1798, un chirurgien Anglais, Edward Jenner, découvrait que la vaccine (maladie bénigne, surtout de la vache mais atteignant aussi les vachers) protégeait ces derniers contre la variole. On a vacciné massivement, de diverses manières, contre la variole. Au siècle passé, il est apparu que les souches vaccinales choisies n’étaient ni le virus de la vaccine, ni celui de la variole, mais un nouveau poxvirus, sans doute un croisement entre le virus responsable de la vaccine et un autre poxvirus infectant les animaux.

En 1958, l’URSS proposait à l’Organisation Mondiale de la Santé d’éradiquer la variole de la planète, en s’appuyant sur une vaccination de masse et une vaccination autour des foyers infectieux. Cette initiative resta boiteuse jusqu’au moment où les Etats-Unis en assumèrent le financement et l’organisation (D.A. Henderson) en 1966.
En 1977, le dernier cas naturel de variole a été confirmé en Somalie. En 1978 survinrent deux cas en laboratoire en Angleterre ; tous les laboratoires dans le monde ont alors éliminé leurs stocks de virus de la variole, exceptés le CDC à Atlanta et un centre à Novossibirsk, tous deux désignés par l’ OMS. C’ était le temps de la guerre froide, mais pas des “ Etats voyous ”. En 1980, l’ OMS déclarait le monde exempt de variole et l’usage de la vaccine superflu et nuisible. Jusqu’ à présent, il y a eu chaque année quelque part une alerte liée à la variole, mais qui s’est révélée à chaque fois fausse. De tous les vaccins, la vaccine est en même temps le meilleur, en terme d’efficacité, et le pire, en terme d’effets non désirés.

Je constate qu’ aucun pays n’a distribué de vaccine depuis 1990 à sa population en général. Même si un pays possédait le virus de la variole et savait comment le disperser, ce serait un suicide collectif de l’utiliser à des fins de guerre.

La Belgique a fait le nécessaire contre la variole et continuera à le faire. On ne peut pas négliger les vaccins actuels, pour ce qui apparaît après 25 ans comme une menace irréelle.

Prof. Jan Desmyter

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