Avis du Conseil supérieur de la santé

Dans un récent avis, le Conseil supérieur de la santé s’était prononcé contre une deuxième dose de rappel systématique, également pour les plus de 80 ans et les résidents des maisons de repos. À l’heure actuelle, la situation épidémiologique en Belgique n’est pas préoccupante et selon les modèles, une dose de rappel supplémentaire ne devrait pas avoir d’effet sur les hospitalisations ou la charge en soins intensifs. Au cas par cas et après consultation du médecin, un deuxième rappel pourrait être administré, au moins 4 mois après le premier rappel.

• Le CSS rappelle l’importance de l’administration rapide d’une première dose de rappel pour les personnes auxquelles elle a déjà été recommandée, en particulier pour les personnes âgées de 65 ans ou plus et pour toutes les personnes présentant une comorbidité identifiées. A ce stade des connaissances, selon le CSS, un deuxième rappel n’exclut pas la nécessité d’un rappel supplémentaire avant l’hiver prochain.

• L’ECDC et l’EMA notent qu’il n’existe actuellement aucune preuve claire dans l’UE que la protection vaccinale contre les maladies graves soit considérablement réduite chez les adultes, âgés de 60 à 79 ans, ayant un système immunitaire normal et qu’il n’y a donc aucune preuve claire soutenant l’utilisation immédiate d’une deuxième dose de rappel.

• Pour les adultes de moins de 60 ans ayant un système immunitaire fonctionnel, il n’existe actuellement aucune preuve concluante que la protection vaccinale contre les maladies graves soit réduite ou qu’une deuxième dose de rappel ait une quelconque valeur ajoutée.

• Jusqu’à présent, les études sur les boosters supplémentaires n’ont révélé aucun problème de sécurité.

• Pour l’avenir de la campagne de vaccination belge contre la COVID-19, les personnes de plus de 80 ans et les résidents des maisons de repos et de soins (où il y a plus de comorbidités et plus de circulation du virus), quel que soit leur âge, doivent être considérés comme ayant un risque similaire de formes graves de la COVID-19. De manière générale, les personnes âgées et les personnes souffrant de comorbidités multiples sont plus à risque.

Lire l’avis complet du Conseil Supérieur de la Santé. Deuxième vaccination de rappel contre la COVID-19. Bruxelles : CSS ; 2022. Avis n° 9706.

Avis de la Task Force Vaccination

Dans un avis opérationnel du 27 avril 2022 « Éléments pour la prise de décision sur la 2ème dose de rappel dans les maisons de repos et pour les résidents à domicile de plus de 80 ans », la Task Force Vaccination propose les options suivantes.

Option 1. Proposer une 2ème dose de rappel en mai/juin 2022 aux maisons de repos (et de soins) uniquement dans toutes les entités fédérées, chaque résident pouvant faire un choix sur base volontaire sous la supervision du médecin généraliste coordonnateur. Cette option est la plus conforme à l’avis donné par le CSS, la Task Force et les résultats de la consultation avec les médecins généralistes.

• Les résidents des maisons de repos (et de soins) sont le groupe le plus vulnérable au COVID-19 en termes de mortalité, avec un risque accru d’exposition au COVID-19 compte tenu de l’institutionnalisation.
• En l’absence de données scientifiques solides pour le moment, et compte tenu de cette incertitude, le principe de précaution est crucial sur le plan politique. En vertu de celui-ci, il convient d’éviter autant que possible une augmentation des formes sévères de la maladie au sein de cette population particulièrement vulnérable lors d’une éventuelle flambée épidémique liée à une circulation du virus, locale ou généralisée. Sur la base des expériences précédentes, une vague locale pendant les mois d’été ne peut être exclue. Par conséquent, en vertu du principe de précaution, nous voulons être préparés autant que possible pour ce groupe fragile avant la résurgence d’une nouvelle vague d’infections.
• Cela implique que cette population pourrait éventuellement avoir besoin d’une 3ème dose de rappel en novembre, éventuellement en association avec la vaccination contre la grippe.
• S’agissant d’une vaccination volontaire, il s’agit toujours d’un choix individuel conformément à la loi sur les droits des patients.

Option 2. Proposer une 2ème dose de rappel aux maisons de repos (et de soins) et informer les plus de 80 ans dans toutes les entités fédérées qu’ils peuvent bénéficier d’une deuxième dose de rappel via le centre de vaccination ou, via les projets pilotes éventuels de la première ligne.

Option 3. Approche asymétrique via laquelle chaque entité fédérée mène sa propre politique organisée selon des groupes cibles spécifiques tels que les maisons de repos (et de soins) et/ou les personnes de plus de 80 ans, ou tente d’offrir un deuxième rappel à chaque citoyen de manière purement individualisée via son médecin généraliste.

Dans toutes les options, la communication devrait mettre l’accent sur la protection de la population générale qui demeure encore excellente et l’annonce de la campagne de rappel généralisée après l’été.