L’étude a recruté des patients âgés de ≥ 19 ans atteints d’une COVID-19 symptomatique contractée dans la communauté. L’immunodépression a été définie comme : la prise d’un médicament immunosuppresseur avant l’admission ; le traitement d’un cancer ; la greffe d’organe ; l’infection par le VIH ; l’immunodéficience congénitale. Entre le 17 janvier 2020 et le 28 février 2022, 156.552 patients éligibles ont été recrutés, dont 21.954 (14 %) étaient immunodéprimés. Dans l’ensemble, 29 % (n = 6.499) des patients immunodéprimés et 21 % (n = 28.608) des patients immunocompétents sont décédés à l’hôpital. Le risque de mortalité hospitalière était augmenté chez les patients immunodéprimés. Les patients subissant un traitement anticancéreux actif étaient moins susceptibles d’être admis en soins intensifs ou sous ventilateur. Mais ils étaient plus susceptibles de mourir.
Au fur et à mesure que la pandémie progressait, la mortalité hospitalière diminuait plus lentement chez les patients immunodéprimés que chez les patients immunocompétents. Cela est devenu évident avec l’âge : la probabilité que la réduction de la mortalité hospitalière soit plus faible pour les patients immunodéprimés âgés de 50 à 69 ans était de 88 % pour les hommes et de 83 % pour les femmes ; pour les personnes de plus de 80 ans, elle était de 99 % pour les hommes et de 98 % pour les femmes.
Les auteurs concluent que les patients immunodéprimés ont un risque accru de décès par la COVID-19. Des mesures ciblées telles que des doses de vaccin supplémentaires, des anticorps monoclonaux et des interventions préventives non pharmaceutiques doivent être encouragées en permanence pour ce groupe de patients.

Plus d’informations : Turtle L, Thorpe M, Drake TM et al. Outcome of COVID-19 in hospitalised immunocompromised patients : An analysis of the WHO ISARIC CCP-UK prospective cohort study. PLoS Med. 2023. 20(1) : e1004086.
https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1004086