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Diversprint

Vaccination : Opinions fausses et contrevérités (2ème partie)

publié le dimanche 1er octobre 2006

De nombreuses fausses idées circulent encore à propos de la vaccination. Nous clôturons la publication entamée dans notre numéro précédent, afin de réfuter une série d’affirmations erronées.

Un troisième argument erroné porté à l’encontre de la vaccination est celui-ci : « des vaccinations répétées avec plusieurs antigènes pourraient conduire à un épuisement du système immunitaire. Le système immunitaire ne pourrait finalement plus être stimulé à produire des anticorps ».

Le système immunitaire humain a le pouvoir de réagir à de très nombreux antigènes différents par des anticorps de diversité infinie. Le système immunitaire des jeunes enfants est quotidiennement inondé par des dizaines de nouveaux antigènes via la nourriture, l’inhalation ou les agents infectieux. Une banale inflammation de la gorge, par exemple, met en jeu 25 à 50 antigènes. Les vaccins modernes contiennent seulement les antigènes nécessaires à la protection. En comparaison avec l’exposition antigénique après infection naturelle, celle qui suit une vaccination n’est qu’une charge supplémentaire négligeable pour le système immunitaire. Celui-ci dispose d’un potentiel énorme : il y a 10.000 milliards de cellules-B (productrices d’anticorps) dans un organisme humain. A n’importe quel moment, le corps peut produire jusqu’à 100 millions de molécules d’anticorps différentes.
Des études ont également montré que les vaccinations ne sont pas responsables d’une sensibilité accrue pour d’autres affections (notamment les infections bactériennes invasives).

Un quatrième argument est développé par les opposants à la vaccination : « le tétanos, la diphtérie et la coqueluche sont des affections faciles à traiter. La rougeole est une maladie d’enfance banale que les enfants doivent contracter pour développer une immunité naturelle ».

En réalité, il s’agit d’affections dont la morbidité et la létalité n’ont guère baissé au cours des 50 dernières années, et qui connaissent la plupart du temps une évolution sévère, voire très grave. En outre, on en est souvent réduit à des traitements symptomatiques.

Le tétanos reste toujours une maladie extrêmement grave, grevée d’une létalité de 10% dans les services de soins intensifs les mieux équipés, où sont appliquées une trachéotomie systématique, une respiration assistée, une curarisation... Le fait que le tétanos soit devenu exceptionnel n’est pas la conséquence de l’élimination du Clostridium tetani du sol (des spores sont présentes dans 2 à 23% de tous les échantillons de terre). Le tétanos reste un danger que nous devons prévenir par un rappel de vaccination, faisant suite à une vaccination de base, tous les 10 ans (de préférence combiné avec un rappel antidiphtérique -Tedivax Pro Adulto -).

La diphtérie est encore et toujours une maladie exceptionnellement grave, avec des symptômes comme le croup, une atteinte myocardique (50%), des paralysies (4 à 10%) et une mortalité de 4 à 10% (mais qui peut atteindre 30%).
En 1959, on comptait encore en Belgique 1.313 cas, et de 1960 à 1969, 1.752 cas avec 55 décès. Les derniers cas datent de 1983.
L’expérience en ex-Union Soviétique démontre qu’en cas de négligence de vaccination, la diphtérie réapparaît très rapidement, y compris chez les adultes. C’est un argument important en faveur du maintien d’une stratégie de vaccination et d’une administration de rappels après l’enfance.

La plupart des médecins et des parents ne sont plus familiers de la clinique de la coqueluche. Cette affection peut être extraordinairement grave. Ce sont principalement les nouveau-nés qui peuvent en souffrir sérieusement : 20 à 30 accès de toux (« chant du coq). Ce stade paroxystique peut durer 12 semaines et conduire à un épuisement complet et au décès. Grâce à la vaccination, la coqueluche a fortement régressé dans les pays avec un taux de vaccination élevé, comme aux Etats-Unis, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en ex-RDA ; ce n’est pas le cas dans les pays où l’immunisation a été négligée comme en RFA, en Italie et en Russie. Les conséquences néfastes de la maladie sont 10.000 fois plus importantes que celles de la vaccination. Ceci apparaît de façon évidente à la lecture du tableau 1 « Incidence comparée des complications majeures liées à la maladie et après vaccination ».

Le danger de la rougeole est entre autres démontré dans 3 études menées auprès de patients atteints de cette maladie, l’une aux Pays-Bas en 1965 (10.702 personnes), les autres en Angleterre et au Pays de Galle en 1963 (53.000 personnes) et en 1976 (9.000 personnes). Les résultats sont repris au tableau 2.

Prof. Dr R. Clara

Références :
 Cherry J.D. et al. Report of the Task Force on Pertussis and Pertussis Immunization. Pediatrics 1988 ; 81 (suppl.) : 939-984.
 Clara R. in : Vandepitte J., Wauters G. en Pellegrims E. (red) 1995. Vaccinaties : pag 14-32. Garant. Leuven - Apeldoorn.
 Sanford J.P. Tetanus - Forgotten but not gone. N Engl J Med. 1995 ; 332 : 812-3.
 Hoevenaars H.A.M. Mazelenonderzoek. Eindrapport van het NHG. Huisarts en Wetenschap. 1967 ; 10 : 201-12.
 Miller D. L. Severity of notified measles. Brit Med. J. 1978 ; 1 : 1253.
 Griffin R. et al. No increased risk for invasive bacterial infection found following diphteria-tetanus-pertussis immunization. Pediatrics. 1992 ; 89 : 640-2.
 Joffe S. et al. Diphteria-tetanus toxoids-pertussis vaccination does not increase the risk of hospitalization with an infectious illness. Pediatr Infect Dis. J. 1992 ; 11 : 730-5


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