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Diversprint

Vaccination : Opinions fausses et contrevérités (1ère partie)

publié le lundi 1er mai 2006

Il y a encore, circulant parmi la population, pas mal de fausses idées à propos de la vaccination. Dans ce numéro et les suivants de Vax Info, nous réfuterons une série d’affirmations erronées.

Premier argument classique contre la vaccination : « Ce ne sont pas les campagnes de vaccination massives qui ont réduit l’extension des maladies contagieuses en Occident, mais bien l’amélioration des conditions de vie, de l’hygiène ainsi que la meilleure alimentation, etc ».

Ceci est partiellement véridique et vaut par exemple pour la lèpre, la peste et le typhus.
Mais c’est totalement faux pour pratiquement toutes les autres maladies infectieuses comme la variole, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, la rougeole, la rubéole (congénitale), les oreillons.
Au contraire, l’amélioration de l’hygiène a été à la base de l’accroissement des paralysies infantiles dans les années 40 et 50. Dans des conditions de mauvaise hygiène, les nourrissons et très jeunes enfants sont contaminés à un âge où le virus de la poliomyélite n’entraîne qu’exceptionnellement une poliomyélite paralytique. L’amélioration de l’hygiène repousse l’infection vers un âge plus tardif, avec accroissement du risque de paralysies.

Un problème analogue - à première vue paradoxal - survient avec l’hépatite A. L’amélioration de l’hygiène déplace l’infection vers un âge plus tardif, où elle est plus grave. Ici aussi, la vaccination généralisée s’imposera probablement.

  • Haemophilus influenzae de type b (Hib)
    La démonstration la plus récente de l’influence bénéfique de l’immunisation est la disparition des infections invasives causées par l’Hib, grâce à la vaccination généralisée en Finlande et aux Pays-Bas. D’autre part, chaque année aux États-Unis, le nombre de cas d’infections invasives à Hib atteignait environ 20.000. De 1990 à 1993, suite à la campagne d’immunisation, ce nombre est tombé pour la première fois à 1.419.
    Par contre, le nombre de cas de varicelle, contre laquelle on ne vaccine pas encore, est resté inchangé malgré des conditions de vie améliorées : on compte 4 millions de cas aux États-Unis, ce qui correspond au nombre de naissances.
  • Poliomyélite
    Des exemples parlants de baisse rapide, voire de disparition, de maladies infectieuses grâce à la vaccination sont illustrés par les graphiques de l’incidence de la poliomyélite en Belgique et aux États-Unis (figures 1 et 2).
    A partir du moment où la vaccination contre la poliomyélite a été introduite, le nombre de paralysies infantiles a chuté aux E-U de 25.000 - 40.000 par an à zéro en 1979 (ACIP 14/2/96). En Amérique Centrale et du Sud, le dernier cas de poliomyélite a été déclaré en 1991 au Pérou.
    En Belgique, le nombre de cas est passé de 500 à 1.000 par an à pratiquement zéro depuis 1970. Les poumons d’acier ont disparu des hôpitaux. Les cas sporadiques sont pratiquement tous importés d’un pays où la poliomyélite est endémique (Goubeau. Vaccinations, 1995).

Depuis 1959, des épidémies de poliomyélite paralytique surgissent aux Pays-Bas, exclusivement dans les communautés religieuses géographiquement limitées où la vaccination est systématiquement refusée, entre autres : à Staphorst (10.500 habitants) en 1971, 39 patients avec paralysies infantiles et 5 décès ; en 1978 à Veluwe, 110 cas dont 80 avec paralysies permanentes ; en 1992 dans le sud de la Hollande, 54 cas. En dehors des groupes religieux, plus aucun cas de poliomyélite n’a été recensé aux Pays-Bas.

  • Rougeole
    Le nombre de cas rapportés de rougeole aux États-Unis, après l’introduction de la vaccination en 1964, a immédiatement décru de 400.000 - 500.000 par an à 2.237 en 1992 et 948 en 1994 (figure 3). 98% des enfants atteints n’étaient pas vaccinés.

  • Rubéole
    En 1964-65, on dénombrait aux Etats-Unis 12.500.000 cas de rubéole, dont 28.410 cas d’atteintes foetales graves (rubéoles congénitales). Grâce à la vaccination généralisée depuis 1969-70, le nombre de cas de rubéole a consi- dérablement chuté, et de manière parallèle les rubéoles congénitales (figure 4).

  • Variole
    Le succès le plus spectaculaire de l’immunisation a été l’éradication de la variole. Avant l’instauration de la vaccination, 80% de la population était touchée par la variole, une affection qui au 17ème et 18ème siècle a été constamment responsable de 5 à 6% de la mortalité totale. Grâce à la campagne de l’O.M.S. contre la variole étalée sur une période de 12 ans, la variole a pu être éradiquée et le dernier cas a été diagnostiqué en Somalie le 26/10/77.
    Depuis lors, le but ultime de l’immunisation est atteint : « devenir superflue ».

Deuxième argument erroné : « Les maladies infectieuses ont disparu et ne constituent plus une menace ; de ce fait, la vaccination devient superflue. Ceci est démenti par les soi-disant expérimentations humaines non planifiées ».

  • Coqueluche
    Du fait de campagnes d’opposition à la vaccination anti-coquelucheuse, qui ont fait baisser le taux d’immunisation de la population enfantine en Grande-Bretagne à 30%, le nombre de cas de coqueluche a grimpé de 2.000 en 1970 à 65.000 en 1982 (avec 14 morts) et 102.900 en 1986, presque autant qu’avant la vaccination généralisée (figure 5). Tirant profit de cette expérience, de manière sensée, la Grande-Bretagne a réintroduit la vaccination généralisée (93% en 1994), entraînant à nouveau une forte baisse du nombre de cas.
    Le même phénomène s’est produit en Suède (arrêt de la vaccination en 1974) et au Japon (arrêt de la vaccination en 1975). Dans ces pays qui ont le plus haut niveau d’hygiène au monde, la vaccination généralisée est actuellement administrée avec le vaccin pertussis acellulaire, avec à nouveau une baisse importante du nombre de cas de coqueluche.
    Le vaccin reste indispensable à la protection des enfants contre la coqueluche. L’arrêt de la vaccination conduit immédiatement à des épidémies majeures, aussi longtemps qu’une maladie n’est pas éradiquée.

  • Diphtérie
    Dans l’ancienne Union Soviétique, la chute du régime communiste a conduit à une désorganisation du système de santé. Trop peu d’enfants reçoivent une vaccination complète contre la diphtérie (45% à 68% en 1990 contre 80% en 1980). En conséquence de ces négligences dans la vaccination, une importante épidémie de diphtérie s’est déclarée dans les 15 états de l’ex-URSSS. On y a recensé 80.000 cas et 2.000 décès entre 1991 et 1995. Ceci constitue aussi une grave menace pour toute l’Europe.
Prof. Dr. R. Clara

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