Oreillons
Épidémie en Flandre orientale
Depuis le début de l’épidémie en mars 2012, plus de 350 cas d’oreillons ont été signalés à la Vlaams Agentschap Zorg en Gezondheid. Le nombre réel de cas d’oreillons est sans doute plus élevé.
La grande majorité des rapports provenaient de Flandre orientale, avec l’université et les hautes écoles de Gand comme point de départ. La plupart concernaient des jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans.
Décours de l’épidémie d’oreillons
Au début du mois de mars, l’épidémie d’oreillons semblait limitée aux étudiants à l’Université de Gand. Pour en savoir plus sur cette épidémie, la Vlaams Agentschap Zorg en Gezondheid a demandé aux médecins généralistes de la région de déclarer les cas d’oreillons confirmés. Entre-temps, dans la province de Flandre Orientale, on a enregistré près de 300 cas et ce chiffre doit probablement être multiplié pour obtenir le nombre réel d’infections.
Le nombre de déclarations a atteint un sommet à la mi-avril, peut-être parce que les médecins ont alors commencé à rapporter plus régulièrement et ont signalé les cas d’oreillons des jours et semaines qui précédaient. Depuis lors, les signalements continuent, confirmant que l’épidémie est donc toujours active. Comme le nombre de déclarations peut donner une image déformée du nombre réel d’infections, il n’est pas encore possible de prédire la durée de l’épidémie.
La majorité des cas déclarés en Flandre orientale concernent des jeunes adultes de 18-24 ans. La population étudiante de Gand semble aussi être le principal groupe touché. Le nombre de cas signalés chez les enfants est probablement sous-estimé. Les oreillons ont chez eux un décours clinique généralement plus modéré, sans les symptômes typiques, si bien que de nombreux cas peuvent ne pas être reconnus comme oreillons.
Les autres provinces flamandes ont également signalé des cas d’oreillons : une trentaine en Flandre occidentale ainsi qu’à Anvers et une quinzaine dans le Brabant flamand. Hors Flandre occidentale, on ne peut parler d’une concentration de type épidémique, mais là aussi le nombre de déclarations représente une sous-estimation du nombre réel d’infections. Il s’agit dans ces provinces de cas individuels, que ce soit ou non après un contact avec des personnes infectées de Gand. Parmi les cas situés dans le Brabant flamand, il y avait 6 étudiants de la KULeuven, qui pourraient avoir été infectés après un contact avec des étudiants de Gand. Ici aussi, il n’est pas question d’une épidémie.
Type et origine
L’Institut Scientifique de Santé Publique (ISP) a analysé une trentaine d’échantillons de salive de personnes infectées. Le virus des oreillons qui circule semble appartenir au génotype G5. Ce type surnommé « variant de Groningen » s’est disséminé en fin 2010 et en 2011 aux Pays-Bas et y est aussi le type le plus commun dans les déclarations récentes de cas. Il semble donc probable que la source de l’éclosion de l’épidémie gantoise réside aux Pays-Bas. Le virus s’est probablement dispersé grâce à des contacts entre des étudiants gantois et néerlandais. Mais ce n’est pas une certitude.
Décours de la maladie
Les questionnaires de la Vlaams Agentschap Zorg en Gezondheid permettaient également de récolter des informations sur l’évolution de la maladie. Les jeunes adultes qui ont été infectés par cette souche d’oreillons se sentaient en général assez malades. La plupart étaient incapables d’étudier ou de travailler pendant une semaine. Un certain nombre de complications plus graves ont également été signalées : 11 cas d’orchite, 2 cas de méningite et 2 cas de pancréatite. En outre, 1 cas de péricardite a nécessité une hospitalisation.
Vaccination
L’enquête de la Vlaams Agentschap Zorg en Gezondheid a montré que la majorité des jeunes adultes infectés en Flandre orientale avaient reçu une vaccination complète (2 doses du vaccin rougeole-rubéole-oreillons). Le fait qu’ils aient été infectés démontre que le vaccin contre les oreillons offre une protection partielle et/ou transitoire. Des études et épidémies antérieures dans d’autres pays avaient déjà montré que la protection conférée par le vaccin contre les oreillons diminue au fil des années ; il est aussi bien établi que des trois composantes du vaccin RRO, l’antigène ourlien est légèrement moins immunogène.
En outre, la couverture vaccinale dans le groupe des adultes âgé d’une vingtaine d’années est trop faible pour empêcher la circulation du virus. Moins de 80% de ce groupe d’âge a reçu les 2 doses recommandées de vaccin RRO. Selon l’Organisation mondiale de la santé, un taux de vaccination de 90 à 92% est nécessaire pour bloquer la diffusion du virus des oreillons.
C’est la combinaison d’une faible couverture vaccinale et d’une efficacité du vaccin se réduisant au cours du temps qui rend possible l’éclosion d’un foyer épidémique.
Le virus peut aussi se propager facilement parmi les étudiants, en raison de la fréquence de leurs contacts.
Il n’existe aucun indice évoquant une moindre efficacité du vaccin vis-à-vis de la souche d’oreillons actuellement en circulation. Les personnes ayant reçu une vaccination complète et qui sont, malgré cette immunisation, infectées font généralement une maladie plus modérée que celles qui n’ont pas été vaccinées.
Mesures
Selon la Vlaams Agentschap Zorg en Gezondheid, dans un contexte épidémique, on préconise les mesures suivantes :
• toute personne malade doit rester à la maison au moins 5 jours, pour éviter autant que possible de transmettre l’infection à d’autres personnes ;
• une vaccination de rattrapage peut être administrée aux personnes qui n’ont pas reçu antérieurement les 2 doses de RRO recommandées, et certainement à celles qui ont (eu) des contacts avec des personnes infectées ;
• les mesures classiques d’hygiène (se couvrir la bouche en cas de toux et se laver régulièrement les mains) aident aussi à prévenir la propagation des maladies infectieuses.
Pour prévenir de telles épidémies, l’élévation de la couverture vaccinale reste la mesure la plus importante. Un taux élevé de vaccination pour les deux doses recommandées du vaccin RRO (à 12 mois et à 11-12 ans) entrave la circulation du virus et confère une immunité de groupe (herd immunity) ; celle-ci protège les personnes non vaccinées ou chez lesquelles le vaccin n’éveille pas une protection suffisante. Lors de la conférence sur la santé en avril 2012, la ministre flamande du bien-être et de la santé a proposé un nouveau plan d’actions pour la vaccination. Un des objectifs est d’atteindre en 2015 une couverture vaccinale de 95% pour les deux doses de RRO recommandées.
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